Je suis professeur de mathématiques au lycée, en région parisienne. J'ai travaillé cinq ans dans un lycée classé sensible. Maintenant j'enseigne depuis quatre ans dans un lycée qui n'a pas ce classement mais qui en a toutes les caractéristiques: public issu de milieux défavorisés et plus de 50 nationalités. on y trouve des problèmes de niveau, de travail, d'absentéisme et quelques problèmes de violence (finalement très rares comparés à ce qui peut s'entendre). Nous combattons souvent plus la violence verbale que physique.
Quand j'ai commencé à enseigner, j'étais stagiaire et j'avais une classe de seconde en responsabilité. Le reste du temps j'étais à l'IUFM. Un des problème qui s'est posé, c'est que la plupart des formateurs d'IUFM refusaient de nous donner des trucs ou des astuces pour améliorer notre relation avec la classe sous prétexte que chacun était différent et qu'il n'y avait pas de trucs ou de solutions miracles. Après neuf ans d'enseignement je ne comprends toujours pas cet argument. Il y a des trucs, il faut les tester et garder ceux qui nous conviennent, j'en suis maintenant persuadé. Mais j'ai perdu énormément de temps et de moral avant de m'en rendre compte.
Je ne pense pas être un professeur excellent, j'ai choisi ce métier parce que j'aime les maths, les élèves et les vacances. J'essaye de faire mon métier honnêtement. Je n'ai pas l'intention d'être un innovateur en matière de pédagogie, j'ai d'autres choses à faire.
J'ai choisi cette année de faire un petit inventaire des trucs qui m'ont permis de devenir un professeur convenable en lycée difficile. Je ne ferais pas de commentaires didactiques, ce n'est pas le propos. Je ne pense pas que mes propositions représentent un remède miracle. Elles peuvent ne pas convenir à d'autres. Parfois certains trucs conviennent à un moment et pas à un autre. Il faut les tester et les comprendre.
Je conseille avant tout chose une lecture qui m'a beaucoup aidé dans ma relation avec mes élèves: "L'art d'avoir toujours raison" de Schopenhauer. Je rends aussi honneur à Catherine Henri qui a écrit "De Marivaux et du loft", une collègue de français qui a une conception de l'enseignement qui ressemble beaucoup à la mienne. Son livre m'a déculpabilisé et m'a rassuré dans mes rapports avec les élèves.
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