Méfiez vous du syndrome du Cercle des Poètes Disparus. Le dialogue est une discussion à deux, or un professeur est seul face à une trentaine d'élèves. Un professeur entendra toujours dans sa carrière au moins une fois la phrase:
"M'sieur, on peut discuter, écoutez moi, on est en démocratie…"
Je réponds toujours:
"Non la démocratie c'est dehors ! Ici je suis seule maître à bord. Dans ma classe vous êtes dans une dictature. Et vous savez très bien ce que l'on fait des mutins."
Les élèves pensent souvent que la condition sine qua none de l'écoute est l'acceptation de leur demande. Je ne peux pas l'accepter donc je me présente d'abord comme totalitaire. Quand cette notion est clairement imprimée, je peux entamer un certain dialogue et une certaine écoute. Mais je n'oublie jamais que je suis l'adulte et qu'ils sont les enfants (même avec des élèves de 20 ans en terminal) . Un dialogue mûr peut arriver avec quelques élèves, parfois avec une classe. Cependant, au mois de septembre, je les considère comme des enfants avec des règles pour enfants. C'est à eux de prouver leur maturité.